l'Aïkido

L'Aïkido fut créé en 1925 par Ō‑Senseï Moriheï Ueshiba (1883-1969) et développé jusqu’à son décès. C’est un art martial de défense, adapté au monde moderne. Il est le fruit des rencontres et expériences techniques ou philosophiques de son Fondateur.

Ayant étudié, pratiqué et maîtrisé dans sa jeunesse de nombreux arts martiaux tels que le ju‑justsu (art de la souplesse), le ken‑jutsu (art du sabre), le so‑jutsu (art de la lance) et le jukendo (art de la baïonnette) et le jo‑jutsu (art du bâton) et avoir fait plusieurs rencontres marquantes, Ō‑Senseï développa un budo (voie du guerrier) syncrétique, initialement appelé aïki‑budo ou aïki-bujutsu (la voie martiale de l’aïki).

De son étude du Bouddhisme et de sa rencontre avec Deguchi Ōnisaburō du mouvement non-violent Omoto‑kyo émanant du Shinto, Ō‑Senseï eut la conviction que le vrai Budo n’est pas de vaincre un adversaire par la force mais de garder la paix en ce monde, d’accepter et de favoriser l’épanouissement de tous les êtres. Fort de cette conviction, Moriheï Ueshiba fait évoluer l’aïki‑jutsu vers un art de défense dont les techniques utilisent la force et l’agressivité de l'attaquant pour réduire à néant sa tentative d'agression. A partir de 1940, Ō‑Senseï développa un aïkido fluide et sans obstructions : le Takemusu Aïkido. Ces techniques visent non pas à vaincre l'attaquant mais à éviter et contrôler l’attaque et à désarmer l'agresseur avec le souci de préserver, tant sa propre intégrité et que celle de l’assaillant.

En 1942, Morihei Ueshiba décida dorénavant d'appeler « aïkido » son art conçu ni pour combattre, ni pour vaincre, mais au contraire pour supprimer la notion d’ennemi.

Comme tous les arts martiaux, l’aïkido fut interdit par les forces américaines d’occupation en 1946 mais fut le premier à être à nouveau autorisé en 1948 en raison de l’approche pacifique qu’il promeut.

Considérant l’aïkido comme universel, Ō‑Senseï a voulu essaimer l'aïkido au niveau international et envoya des émissaires en Europe et en Amérique. L'Aïkido est actuellement implanté dans 140 pays. Dans les nombreux dojos à travers le monde, les instructeurs perpétuent l'esprit de l'Aïkido.

Fidèle aux convictions et à la volonté du Fondateur, l’aïkido continue de se développer dans un esprit pacifique, en éliminant toutes les barrières artificielles qui ont divisé et divisent encore l’humanité et en mettant l’accent sur le respect de tous et de soi-même en vue d’une société meilleure.

L'aïkido est un art martial essentiellement basé sur l'esquive de l’attaque et le contrôle de l’attaquant. Dans la pratique, il n'y a ni heurts, ni rupture entre les partenaires, c'est pourquoi l'aïkido est ouvert à tous, enfants, ados, adultes et seniors, hommes et femmes, sans crainte de violence.

L'aïkido ne se base pas sur la force ou la compétition mais sur le mouvement et le déplacement.  Il développe, chez celui qui le pratique, le relâchement, la concentration et la confiance en soi. Bouger et chuter sans raideur, c'est rester souple dans son corps et dans sa tête. L'aïkido conduit à ce dosage idéal de détente musculaire et d'éveil de la vigilance qui définit l'état de relaxation. Avec le temps et la pratique, la pratique de l'aïkido accroît l’assurance qui permet de gérer sereinement de nombreuses situations de la vie courante.